Test du Punkt MP02. Le dumbphone européen 🇪🇺

Lassé par les limites des « dumbphones » du genre Nokia 3210, Jacques Tiberi, rédac’chef du Low-Tech Journal, est parti à la recherche d’un téléphone basique qui réponde vraiment à ses besoins. À la fois minimaliste et ergonomique, performant mais durable, robuste et éthique... Il a jeté son dévolu sur le Punkt MP02 ? Mais, mérite-t-il son prix de 300 € ?

Ils sont de plus en plus nombreux à balancer leur smartphone pour un dumbphone. Sur TikTok, des trends apparaissent où les jeunes américains se filment une dernière fois (depuis leur smartphone) pour montrer leur nouveau téléphone à clapet avant de se déconnecter.

Pour ma part, j’ai sauté le pas il y a deux ans, en démarrant avec un Nokia 8110 : téléphoner, textoter, et transformer cette brique en modem 4G. Une machine à 70 balles, aussi increvables qu’une Twingo 1 des années 90. Mais pas franchement belle. Et surtout : zéro performance.

Tout est inadapté, un simple MMS le fait planter, le clavier double les touches, le T9 qui se croit encore en 98, la batterie qui implose dès que tu actives le partage de connexion. Je sais que je prône la “descente technologique” mais là, ça frisait le masochisme.

Heureusement, à force de recherches, je suis tombé sur des alternatives plus modernes. Parmi elle : le Punkt MP02.

Extérieurement, ça ressemble à une calculette Casio ou à une télécommande de store électrique. Je regrette parfois un peu mon “Banana Phone” Nokia jaune. Mais, j’apprécie le design militaire-minimal signé Jasper Morrison : pas d’écran géant, pas de caméra, pas de GPS, pas d’appli tue‑temps, juste un téléphone. Et surprise : ça devient beau, justement parce que ça ose la négation.

Détails qui tuent :
- Une interface minimaliste à flèches et bouton central — simplicité sublime.
- Un clavier large, confortable, qui t’évite de composer par erreur le numéro de Pôle emploi au lieu de ton crush.
- Des bips doux, presque ASMR (j’ai opté pour le pigeon qui roucoule, vrai kiff).
- Des raccourcis intelligents : une touche longue pour lancer le WiFi, une pour appeler maman.

Point fort indiscutable : le Punkt sait être hotspot WiFi. Pas un ersatz, un vrai. Ça chauffe un peu, la batterie fond comme un Mister Freeze en plein soleil, mais branché sur une powerbank ça tourne. Assez pour taffer partout sans supplier pour du réseau.

Il y a aussi un module Signal intégré — le fameux “Pigeon” — pour sécuriser tes messages. Personnellement je m’en fous, mais ça existe.

Le hic ? Le tarif. 299 €. À ce prix-là, tu peux t’acheter deux Xiaomi et un kebab. Mais Punkt revendique le fair‑trade version téléphonie : pas de minerais de sang, production prochainement déplacée en Europe (chez Gigaset, en Allemagne), discours propre sur l’éthique et anti‑obsolescence programmée. Une posture politique, plus qu’un simple objet.

Alors, est-ce que ça vaut le coup ?

Oui. Parce que ce n’est pas juste un téléphone, c’est une déclaration d’intentions. Le refus élégant d’être happé par l’économie de l’attention. Le luxe discret d’avoir payé pour moins. Je le conseille aux ados qui veulent un premier tel, et aux adultes fatigués de scroller leur vie.

Manque juste une version banane fluo pour le panache.

Jacques Tiberi

Cet article est extrait du n°21 du Low-Tech Journal.

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Fiche technique 
Dimensions : 51 x 117
Poids : 187 g
Batterie : 1280mAh
Boîtier : fibre de verre renforcée
Écran : LCD 4/3 monochrome
2 pouces en Gorilla Glass
Recharge : connecteur USB-C. 
Fonctions : alarme, calculatrice, calendrier, notes, hotspot, écouteurs filaires.
Assemblé en Europe.

Crédits photo principale : Paris Normandie